hyper-livre hyper-texte du livre numerique au livre numerisé

Publié le par bastien

Lien de Alain Pierrot et Jean Sarzana avec un extrait que je trouve assez significatif.  

Le livre électronique est un texte !!!  

 

   A  un livre est dit « numérisé » lorsqu’il est issu d’un ou de plusieurs ouvrages primitivement réalisés sous une forme imprimée qui ont simplement fait l’objet d’un changement de support. C’est un ouvrage « clos », achevé au même titre que l’œuvre papier dont il est directement issu. Il s’apparente à un fac-similé de celle-ci (1) ;

 

 B. Un livre est dit « numérique » lorsque l’ensemble qu’il constitue est originellement réalisé sous la forme de fichiers informatiques par un ou plusieurs auteurs dont il exprime le discours construit sous une forme achevée avec le concours d’un ou de plusieurs éditeurs (2). Appelé à une large diffusion par la voie exclusive d’Internet, il ne peut être lu que sur un écran, qu’il soit fixe ou mobile (3). Lorsqu’une œuvre numérique fait en totalité l’objet d’un téléchargement sur un support papier, cette opération lui confère sous forme dérivée les caractères essentiels d’un livre (4).

  • 11 Exemples des livres accessibles à travers Google Book Search

20(1) Lorsque le livre naît de la mise en forme numérique d’un ouvrage originellement réalisé sous la forme imprimée, il ne s’agit pas d’un livre numérique, mais d’un livre numérisé11. La différence est manifeste, dans la mesure où le premier a une origine et une forme exclusivement informatiques, alors que le second doit son existence aux antécédents papier dont il procède.

 

21(2) Les deux caractères constitutifs du discours – construit et achevé – étaient implicitement réunis dans le livre, à la fois objet physique et œuvre de l’esprit. L’approche numérique met au jour cette dualité originelle du codex imprimé. Or il faut bien la reconstituer autrement qu’à travers l’imprimé, afin qu’un lien subsiste dans l’immatériel entre le tout et les parties.

 

Pour être numérique, l’ouvrage se doit d’échapper aux techniques autres qu’informatiques. Il ne peut être réalisé, publié, exploité et transmis que sous la forme immatérielle d’un fichier. À défaut d’une édition première intégralement numérique, l’ouvrage ne peut plus mériter ce qualificatif.

 

L’intervention d’auteurs multiples sur ou dans une même œuvre est un des nouveaux aspects de la création numérique, qui échappe aux paradigmes de la littérature générale. De même, l’œuvre numérique invite à la conjonction de deux types d’intervention éditoriale, l’une sur le ou les textes constitutifs de l’œuvre, l’autre sur la création entre eux d’un réseau d’hyperliens qu’on peut, au-delà d’une certaine masse critique, considérer comme une base de données.

 

22(3) Un ouvrage numérique ne peut être diffusé en tant que tel que viaun réseau de même nature, et ce à titre exclusif, sauf à perdre sa nature pour en prendre une autre : celle de cédérom s’il fait l’objet d’une gravure, ou de livre s’il est téléchargé à partir d’une imprimante. Il ne peut donc faire l’objet que d’une représentation, toute reproduction lui imposant un changement de support et lui faisant ainsi perdre son caractère originel. Par voie de conséquence, une œuvre numérique ne peut être lue que sur un écran, quel que soit cet écran, fixe (ordinateur) ou mobile (téléphone, assistant personnel…).

  

23(4) Lorsque l’œuvre numérique adopte par téléchargement la forme imprimée, celle-ci appartient ipso facto au champ du livre, sous sa forme de codex (impression à la demande). Le livre apparaît dans ce cas de figure comme un produit directement issu de l’œuvre numérique. On est donc à front renversé par rapport aux conditions classiques d’exploitation du livre pratiquées jusqu’ici.

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